Filmez ce que vous voyez au travers d’une fenêtre de chez vous, et racontez un souvenir important.
« Vu par », un partage de regards
 
Journaliste indépendante, Valérie Ganne écrit depuis 25 ans pour le cinéma : sur l’économie à Écran Total, sur les scénarios et les films pour le mensuel (feu) Synopsis, chroniquant l’actualité des sorties pour le site LesNouvellesNews.fr. Elle a aussi participé à un livre célébrant 20 ans de cinéma français d’animation (Kirikou et après…).
Féministe, elle est co-auteure d’un essai léger sur le sujet : Merci les Filles ! paru en 2010, dont les derniers exemplaires collector se vendent encore sur le net. Pour les enfants et jeunes intéressés par la question, elle a écrit et réalisé un web-documentaire sur l’émancipation des Françaises, historique et ludique : Mesdames-Messieurs. Elle ne parle d’elle à la troisième personne qu’en de rares occasions comme celle-ci.
 
La playlist de Valérie Ganne, journaliste
Entrer par la fenêtre
Tant de films, tant de voix de tous âges, de la ville et de la campagne. La nature est là souvent, qui nous contemple. Jardins fleurs arbres nourrissent notre enfermement et semblent se moquer de notre humaine condition. De si nombreuses cartes postales de voyages dans les souvenirs ou l’instant présent. Des confidences dans le creux de nos oreilles, des méditations à voix haute, de délicats haïkus. Grâce au confinement, nous parvenons à faire le grand écart : nous replier sur nous-même et partager notre intimité.
Pour dire quoi ? Certaines anecdotes banales racontent avec sincérité toute la richesse d’une relation entre un père et sa fille (Tôt de Maud Alpi, La coupelle de Claire E.). D’autres n’ont pas peur d’évoquer des fantômes (Au bout du monde de Rolf de Heer, Toi(t) de Marion Grosselin, La dernière fois d’Antonin Bour). Les parents parlent de leurs enfants et les enfants de leurs parents, offrant une parole que seule l’intimité permet (Contraste de Sonia Leplat). On retourne en enfance (La honte de Serge Tisseron, L’enfant devenu seul de Benoît Labourdette). On joue avec sa fenêtre comme écran de cinéma (Surfing in ma memory de Sarah S., A l’envers à l’endroit de Ronan Marques) en attendant de pouvoir retourner dans une vraie salle. Certains silences sont éloquents comme à la fin de Rendez-vous d’Olivier Ducastel ou les trente secondes muettes de Martine et Olivier, réalisé par... Martine et Olivier.
Merci pour ces 157 - au moment où j’écris - fenêtres, qui nous invitent chez les autres, dans d’autres vies que les nôtres.
Valérie Ganne, 28 avril 2020.
Par mes fenêtres...
Et si on regardait par les fenêtres de notre passé ?