Filmez ce que vous voyez au travers d’une fenêtre de chez vous, et racontez un souvenir important.
« Vu par », un partage de regards
 
Jean-Yves de Lépinay a passé, aussi loin qu’il s’en souvienne, le plus clair de son temps à lire, à voir des films, à écouter de la musique et à en faire (un peu). Il a eu la chance de pouvoir en faire un métier, et même plusieurs.
Aujourd’hui officiellement retraité, il se consacre pour l’essentiel à la transmission de ce qu’il a appris, ici et là.
 
La playlist de Jean-Yves de Lépinay, amateur
Il y a mille façons de regarder par la fenêtre.
Se souvenir : au-delà du paysage, une image du passé. Elle peut ne concerner que nous, ou bien se révéler être comme une richesse commune.
Penser, réfléchir : comme si, parfois, regarder dehors était comme regarder en soi-même.
S’adresser à l’autre, celui ou celle qui est loin de nous, jeter notre regard comme une bouteille à la mer.
Ou au contraire être dans le bonheur de voir, à la fois loin et finalement si près, un voisin ami, son visage, son corps.
Imaginer, rêver d’un autre monde – meilleur, de préférence.
Ou encore : regarder la fenêtre elle-même. Le proverbe chinois affirme que « lorsque le sage montre la lune, l’imbécile regarde le doigt ». Pourtant : observer le doigt d’un sage, tout comme le doigt d’un fou… L’imbécile n’est peut-être pas celui qu’on croit.
Et enfin : regarder comme un chat. A la fenêtre, les chats sont entièrement au présent. Presque immobiles, mais toujours vigilants, attentifs au pépiement d’un oiseau, au vol d’une mouche, au bruit d’un moteur… Le chat à sa fenêtre ne pense pas au monde d’avant. Il ne craint pas le monde d’après. Il est dans l’instant du monde, ouvert à tous ses signes.
J’aimerais savoir regarder par la fenêtre comme le font les chats.
Mille façons de regarder par la fenêtre, et mille façons de filmer chacune d’entre elles. Une infinité de films possibles.
Il n’y aurait aucun sens de prétendre que les quelques films que je propose dans cette liste sont les meilleurs des 144, au moment où j’écris ces lignes, qui composent cette œuvre commune titrée « Par ma fenêtre ». Simplement, chacun d’entre eux m’a touché, parce qu’il m’a évoqué un souvenir, fait réfléchir, permis de penser à un ami ou une amie au loin, de découvrir un décor, ou juste d’être un bref moment au présent, juste au présent.
Et, parfois, tout cela à la fois.
Jean-Yves de Lépinay, 25 avril 2020.
Illumination
Un jour on se retourne, et que découvre-t-on ?